« Heureux nos pères, parce qu’ils pouvaient croire et ignorer ; mais plus heureux, ceux qui croient et qui savent » Eugène Rambert
La Chapelle des Arolles est, avant tout, un révélateur.
En effet, dès longtemps avant sa construction et jusqu’à aujourd’hui, sans aucune interruption, la Chapelle des Arolles suscite des vocations. Des vocations vraies, faites d’abnégation et d’humilité, de labeur acharné jusqu’à l’épuisement, de déconvenues et d’incompréhensions, parfois de découragement et même de solitude, mais aussi de joie intégrale et, elle, toujours partagée, quand une réponse est donnée alors que tout n’était que silence, quand une lumière surgit alors que tout n’était qu’obscurité. Oui, la poignée d’hommes et de femmes qui ont conçu, construit, porté et portent encore la Chapelle des Arolles ont vécu et vivent l’expérience de la foi, avec son alternance incessante de doute et de certitude.
Les premiers signes enregistrés de l’idée d’avoir un lieu de culte protestant à Champex se manifestent au début du siècle passé. Un carnet d’épargne est même ouvert le 4 septembre 1909 à la Caisse d’Epargne et de Prévoyance de Lausanne. A cette époque, les cultes se déroulent en plein air, au pied du Catogne. Mais le mauvais temps oblige (parfois …. ) les fidèles à se réfugier dans l’un des hôtels, le plus souvent dans la salle à manger de la pension Biselx. Cette situation ne satisfait évidemment personne. A la longue, les hôteliers manifestent une certaine et compréhensible impatience et les propriétaires de chalets désireux de doter le haut vallon d’un lieu de culte poussent à la roue avec un insistance de plus en plus grande. Mais les années passent et la grande crise s’installe après la première guerre mondiale.
Il faut donc attendre jusqu’en 1932 pour qu’un propriétaire de chalet demande, à titre privé, à l’architecte Fernand Grenier d’établir un projet de chapelle et un devis approximatif. Celui-ci ascende à CHF 22'000.-.